Au fur et à mesure que les jours s’égrainent vers la fin du deuxième et dernier mandat du Président Joseph Kabila, les Congolais deviennent de plus en plus inquiets et anxieux. Plusieurs questions taraudent leur esprit.
Que se passera-t-il en RD Congo entre aujourd'hui et le jour prévu pour la passation de pouvoir entre Joseph Kabila le Président sortant et le nouveau Président qui devra être élu le 28 novembre 2016 ?
La présidentielle et les législatives auront-elles lieu à la date prévue ou pas ? Si elles n'ont pas lieu à cette date-là, que se passera-t-il ?
Y aura-t-il insécurité, affrontement entre deux camps, ou même la guerre ?
Est-il possible d'éviter une évolution dramatique de la situation? Comment ?
Comment contribuer à la réalisation d'un processus électoral apaisé ?
Chaque citoyen congolais est-il en mesure d'apporter sa pierre à cela?
L'inquiétude et l'anxiété sont alimentées par un certain nombre de pesanteurs :
1. Le pouvoir sortant
Au lieu de se chercher un dauphin, et se plier ainsi au prescrit constitutionnel qui limite les mandats présidentiels à deux, le Président sortant Joseph Kabila et son camp cherchent par tous les moyens à se cramponner au pouvoir, noyautant au passage la CENI, Commission Électorale Nationale Indépendante, institution qui devait assurer un processus électoral transparent et rassurant pour le peuple.
2. Les lobbys politiques et financiers étrangers
En 2006, le belge Louis Michel et l'Union Européenne avaient pesé de tout leur poids pour que Joseph Kabila soit élu, ils le considéraient alors comme « l'espoir du Congo », sous-entendu l'espoir de leurs intérêts au Congo.
En 2016, à l'heure de l'alternance…
Les lobbys financiers et certains états ont des intérêts en RD Congo. Mais le dernier mot pour le choix des futurs dirigeants congolais ne leur appartient pas. Cela doit être clair.
3. L'aventurisme et la roublardise d'un grand nombre de politiciens
Le régime de Mobutu et celui de Joseph Kabila ont gratifié la RD Congo d'une classe politique peu vertueuse, sans idéal, enclin au profit personnel. A l'approche des élections, Que ne constate-t-on pas comme revirements ? Certains sont tout simplement achetés.
Face à ces pesanteurs, la population se retrouve orpheline et n'a qu'une solution : « se prendre en charge », s'assumer. Comment ?
En s'appropriant le processus électoral.
Le peuple congolais doit poursuivre l'objectif suivant :
- Contrôler le processus électoral de l'enrôlement des électeurs au moment de la proclamation des résultats, en passant par le jour des élections.
Comment ? Au pays, les Congolais doivent s'organiser par rue, quartier, village, commune.
A l'étranger, les Congolais doivent créer des synergies avec les mini-organisations locales au pays.
Les élections sont un des rares moments où le peuple souverain peut non seulement s'exprimer, mais surtout contrôler son pouvoir. Raté ce moment, il faudra attendre encore cinq longues années.
En 2011, Joseph Kabila était parvenu à voler au peuple son expression et son pouvoir. En 2016, le Peuple Congolais doit tirer les leçons de cet hold-up.
C'est urgent... Chaque Congolaise, chaque Congolais vivant à l'étranger ou au pays doit se mobiliser et mobiliser autour de soi.
Manchester, le 27 juin 2016
Cheik FITA
Nota bene.
Les lecteurs assidus de notre site auront remarqué que nous avions déjà publié cet article avec le même titre, en avril 2016. Compte tenu de sa pertinence et de l'urgence, nous le republions ce jour en en ayant expurgé quelques phrases anachroniques.